Contre AVS 21, chaque voix compte !

de: Edito de Michela Bovolenta, secrétaire centrale SSP

Il nous reste quelques jours pour convaincre nos proches de voter 2x non à AVS 21.

photo Valdemar Verissimo

La droite, le patronat et leur fidèle conseiller fédéral Alain Berset font bloc derrière AVS 21. La presse, surtout en Suisse alémanique, laisse peu de place aux opposant-e-s, tandis que les bourgeois-e-s se paient des pages entières d’annonces pour accuser notre camp de mensonge.

Le ministre « socialiste » Alain Berset ne ménage pas sa peine pour faire passer une réforme antisociale et contre les femmes. Il se lamente qu’aucune réforme de l’AVS n’a abouti depuis 25 ans, sans préciser que le Conseil fédéral nous propose pour la troisième fois la même mesure, dans un déni démocratique sans précédent. M. Berset manie la peur pour nous faire avaler la pilule, nous menaçant du pire en cas de refus. Il a fait sortir du bois le directeur de l’OFAS, Stéphane Rossini, ex-conseiller national socialiste, pour plaider la nécessité d’accepter AVS 21. M. Rossini admet que « l’AVS n’ira pas dans le mur », mais affirme que ce qui l’intéresse, c’est l’horizon 2050… Fastoche. En 2050, il ne sera plus là. Il prétend aussi que l’OFAS ne fait qu’appliquer la loi. Mais personne ne l’a vu s’émouvoir parce que l’article 112 de la Constitution fédérale, selon lequel l’AVS doit couvrir les besoins vitaux, n’est toujours pas respecté.

Les comptes de l’AVS ne sont qu’un prétexte. Le magazine Bon à savoir s’est d’ailleurs penché sur leur santé. Son verdict ? Les finances de l’AVS « sont loin d’être alarmantes. Rien ne justifie l’ampleur des efforts demandés aux travailleuses, avec une année de cotisation en plus [1].

À droite, les femmes bourgeoises matraquent le oui sous prétexte d’égalité. À l’image de Céline Amaudruz, conseillère nationale UDC multimillionnaire, qui promet de se battre pour l’égalité après le vote. Ce serait nouveau: jamais son parti ne s’est engagé pour les droits des femmes. Sa collègue Johanna Gapany, conseillère aux Etats libérale-radicale, prétend que « défendre une inégalité de l’âge de la retraite, c’est un discours patriarcal ». Or sans le combat des générations de féministes qui l’ont précédée, Mme Gapany serait aujourd’hui dans sa cuisine plutôt qu’au parlement.

Tout ce beau monde nie l’évidence: si les 65 ans pour les femmes passent, ce sera demain les 67 ans pour tout le monde. Cet objectif a été annoncé publiquement par la droite. Sergio Ermotti, ex-boss d’UBS et éminent représentant du capitalisme helvétique, ne s’en cache pas: son but est de nous faire bosser au-delà de 70 ans [2] !

Si la bataille fait rage, c’est que l’enjeu est de taille. Le ton se durcit et les temps deviennent difficiles pour les salarié-e-s. La semaine passée, « le parlement a bousillé la réforme du 2e pilier »[3], le Conseil fédéral a refusé d’indexer les rentes de l’AVS malgré l’inflation et un rapport a confirmé que l’inégalité des revenus entre hommes et femmes a augmenté depuis 2014 [4]. En même temps, la majorité des employeurs refusent d’augmenter les salaires réels alors que les prix et les primes d’assurance grimpent.

Une victoire patronale le 25 septembre donnerait un coup d’accélérateur à leur politique antisociale – tandis que la suppression de l’impôt anticipée offrirait un énième cadeau fiscal aux grandes entreprises.

Les sondages indiquent un avantage pour le oui, mais le dernier pointage de la SSR indique que l’écart se resserre et qu’une majorité des femmes et des romand-e-s voteraient non. Il nous reste quelques jours pour convaincre et mobiliser nos collègues et notre entourage de voter non à AVS 21, non à la hausse de la TVA et non à la suppression de l’impôt anticipé.

Chaque voix compte !


[1] Bon à savoir, septembre 2022.

[2] NZZ am Sonntag, 11 septembre 2022.

[3] Tages Anzeiger, 7 septembre 2022.

[4] https://ssp-vpod.ch/news/2022/les-inegalites-de-genre-sont-toujours-enormes-en-suisse1