Le 14 juin nous disons NON à AVS 21!

de: Communiqué SSP

L’opposition à AVS 21 sera au centre de la mobilisation du SSP, qui participe activement aux actions et manifestations aux côtés des collectifs de la Grève féministe.

photo Eric Roset

Alors que bien des choses restent à faire en matière d’égalité salariales ou de lutte contre les violences sexistes et sexuelles, le Conseil fédéral et la majorité de droite du parlement ont préféré remettre à l’ordre du jour un projet d’augmentation de l’âge de la retraite des femmes.

C’est un affront que nous ne pouvons accepter, d’autant que les rentes des femmes sont en moyenne inférieures de 37 % à celles des hommes. C’est aussi un déni démocratie puisque la majorité du peuple avait dit non déjà deux fois en 2004, puis en 2017.

AVS 21 c’est économiser 10 milliards sur leur dos, en échange de mesures transitoires totalement insuffisantes pour les femmes nées entre 1961 et 1969. Et les autres ?

Demander aux femmes de travailler une année de plus est irréaliste : les salarié·e·s âgé·e·s de plus de 50 ans peinent à regagner un emploi et sont davantage confronté·e·s au chômage de longue durée. Les femmes qui n’ont pas la possibilité de partir en pré-retraite sont généralement celles qui exercent des métiers pénibles et mal rémunérés. Des conditions difficiles qui se répercutent sur leur santé et les empêchent de travailler au-delà de 60 ans.

Imposer aux femmes de travailler une année de plus est inutile : l’AVS se porte bien. En 2021, elle a bouclé son exercice sur un excédent de 2,6 milliards et sa fortune avoisine les 50 milliards.

Ce dont ont besoin les retraité·e·s actuel·le·s et futur·e·s, c’est une augmentation des rentes et un renforcement de l’AVS, seul pilier solidaire et non écocidaire. Renforcer l’AVS c’est possible tant via une augmentation des cotisations paritaires ou en prélevant une partie des bénéfices de la BNS, ou encore en luttant sérieusement contre les inégalités salariales. Des salaires plus élevés pour les femmes, c’est aussi davantage de cotisations pour l’AVS.

L'enjeu de la mobilisation contre AVS 21 est de taille : si cette réforme devait passer, la droite donnerait un coup d'accélérateur tant pour augmenter l'âge de la retraite de toutes et tous que pour couper dans les autres prestations sociales.

Déterminé·e·s et en colère, nous nous mobiliserons dans la rue le 14 juin et dans les urnes le 25 septembre contre AVS 21 et contre toutes les autres formes de discriminations sexistes.

Ce 14 juin 2022 sera aussi l’occasion d’appeler les femmes, les personnes trans et non binaires à s’organiser sur leurs lieux de travail, leurs lieux d’études et dans leurs quartiers pour organiser, à l’instar de 2019, une grève du travail salarié et du travail de care le 14 juin 2023.

Car si le 14 juin 2019 a éveillé les consciences et que le féminisme avance dans la société, au niveau politique, ça ne suit pas : entre des mesures qui nivellent tout le monde par le bas comme l’âge de la retraite, des demi-avancées comme dans la révision du Code pénal où la majorité du Conseil des Etats a refusé le principe «seul un oui est oui» ou encore l’immobilisme sur bien d’autres thèmes, la mobilisation féministe et syndicale est plus que jamais nécessaire.

On ne lâche rien !