Pas de retour à l'anormal !

Nous ne voulons plus d’un système capitaliste et patriarcal qui exploite nos vies et l’environnement. Nous ne voulons pas de retour à l’anormal, mais la justice climatique et sociale !

Lourd bilan après deux mois de pandémie : en plus des pertes humaines et des deuils causés, les inégalités se sont encore accentuées. Nous ne sommes pas exposé-e-s de la même manière à la maladie et ne disposons pas des mêmes ressources pour nous en prémunir.

Les décisions politiques de ces dernières décennies, dictées par la maximisation des profits, ont renforcé la vulnérabilité des populations les plus précaires. Les milieux bourgeois ont affaibli nos assurances sociales, nos services publics et notre système de santé. En parallèle, le réchauffement de la planète se poursuit à un rythme accéléré, préparant de nouvelles crises de grande ampleur. Cela doit cesser !

Aujourd’hui, les milieux patronaux et la droite ont l’indécence de revendiquer – pour sauver leurs bénéfices face à la récession – une plus grande flexibilisation du temps de travail, l’augmentation de l’âge de la retraite, des diminutions de salaire, etc. Ils refusent de contribuer à l’effort commun en voyant leurs impôts augmenter.

Le parlement, après avoir tailladé le budget alloué aux structures d’accueil de l’enfance (65 millions au lieu de 100), s’être porté garant pour 2 milliards en faveur de l’aviation sans exigence aucune vis-à-vis de l’environnement, des emplois et des conditions de travail, a finalement donné son blanc-seing aux grandes entreprises pour qu’elles puissent à la fois toucher les RHT et verser des dividendes à leurs actionnaires.

On assiste déjà à des dommages collatéraux : licenciements en cascade, paupérisation des travailleuses domestiques, des travailleurs/-euses sur appel, des indépendant-e-s et autres contrats précaires, diminution du revenu des actifs/-ives induite par le recours au chômage partiel ou à l’allocation perte de gain sans compensation patronale des 20% manquants, épuisement physique et mental de celles et ceux qui sont en première ligne ou qui doivent travailler à domicile et être productifs/-ives tout en assumant les tâches domestiques et la garde des enfants.

Nous ne voulons plus d’un système capitaliste et patriarcal qui exploite nos vies et l’environnement.
Nous ne voulons pas de retour à l’anormal, mais la justice climatique et sociale !
Nous revendiquons, entre autres :

  • Le renforcement des services publics, l’accessibilité aux prestations, la création d’emplois durables et socialement utiles, des lois contraignantes et des investissements majeurs pour répondre aux enjeux climatiques, sociaux et de santé publique.
  • La reconnaissance du travail de care et du travail domestique, assumé majoritairement par les femmes, souvent migrantes. Lorsqu’elles sont rémunérées, ces professions essentielles à la collectivité et à la reproduction sociale doivent être reconnues par une augmentation des salaires et l’amélioration des conditions de travail.
  • Qu’une prime de risque conséquente soit versée aux salarié-e-s exposé-e-s au Covid-19 et que le licenciement des personnes vulnérables soit interdit.
  • Que les aides de la Confédération et des cantons pour le redémarrage économique se fassent avec des conditions strictes quant aux conditions de travail et au développement durable.
  • Un véritable service public de l’enfance financé par l’impôt, ainsi qu’une revalorisation des métiers de ce secteur.
  • Que la Confédération entre dans le capital des compagnies aériennes qui ont requis l'aide publique. La branche des transports (aérien, terrestre, fluvial et lacustre) est une nécessité pour la population, qui doit être préservée des appétits du capital privé et développée selon les impératifs du développement durable.
  • La réduction généralisée du temps de travail, avec maintien du salaire et embauches compensatoires, pour une meilleure conciliation entre nos vies professionnelles, familiales, sociales.
  • Le rétablissement de la Loi sur le travail dans les hôpitaux.
  • La fin des privatisations et la réintégration dans le secteur public des services privatisés.

LZ