Si le oui l’a emporté c’est de justesse, avec une majorité de non en Suisse romande et une majorité de femmes partout dans le pays. Le oui était pourtant largement soutenu, non seulement par les partis de droite, du centre et par le patronat, mais aussi par le ministre socialiste Alain Berset qui a fait du zèle durant toute la campagne. La presse, notamment alémanique, s’est largement positionnée pour le oui. Les sondages l’ont donné largement gagnant, pesant sur le moral du camp du non qui a pourtant bataillé jusqu’au bout arrachant quasiment la moitié des voix.
Encore une fois ce sont les travailleuses les plus précaires, celles qui ont les métiers les plus pénibles et les salaires les plus bas qui vont payer le prix fort de cette réforme, en particulier les travailleuses en première ligne, celles qui nous soignent quand nous sommes malades, celles qui nous assistent quand nous sommes âgé·e·s, celles qui gardent nos enfants, celles qui, même pendant le confinement, ne se sont pas arrêtées, car si elles s’arrêtent tout s’arrête.
Encore une fois, ce sont les femmes qui devront payer la facture, alors que leurs salaires sont plus bas, leurs métiers sont dévalorisés, leurs conditions de travail sont de plus en plus stressantes et pénibles. Et que ce sont toujours elles qui assument la majeure partie du travail non rémunéré, en particulier la prise en charge des enfants. Dans un pays où l’accueil extrafamilial reste sous-développé, 80% des mères ont un emploi à temps partiel car ce sont toujours elles qui jonglent entre emploi et enfants. Arrivées à la retraite, elles payent la facture et ont des rentes inférieures de 37% à celles des hommes.