Pour la hausse des salaires!

Les salaires réels sont en baisse depuis trois années consécutives. Une hausse des salaires de 5% est nécessaire et urgente!

Le coût de la vie a augmenté de 6,2% depuis la fin de l’année 2020, date à partir de laquelle l’inflation est repartie durablement à la hausse. Et encore: il s’agit de l’évolution mesurée par l’Indice des prix à la consommation (IPC), qui ne prend pas en compte l’explosion des primes maladie.

Du jamais vu depuis la Deuxième Guerre mondiale!

Quoi qu’il en soit, les salaires n’ont pas progressé autant que l’IPC. Loin s’en faut. 2022 a été la deuxième année de baisse consécutive des salaires réels; une diminution nettement plus forte, d’ailleurs, qu’en 2021: 1,9% contre 0,8%. Et la baisse se poursuit cette année: l’indexation des salaires octroyée début 2023 est inférieure à la hausse prévisible de l’IPC. Résultat des courses: trois années de suite de diminution des salaires réels. Du jamais vu, en Suisse, depuis la Deuxième Guerre mondiale! Ainsi, d’après le quotidien des milieux financiers, un·e employé touchant le salaire médian (6700 francs brut par mois) «a subi en Suisse une baisse de salaire réelle de 3,6% depuis 2021» (Neue Zürcher Zeitung, 25 juillet 2023).

Cela ne tombe pas du ciel: c’est le résultat de la volonté du patronat d’accaparer une part croissante de la richesse produite par les travailleurs·euses. Ce qu’illustre le versement de dividendes (la part des bénéfices des entreprises redistribuée aux actionnaires) record. La politique salariale du Conseil fédéral et des gouvernements locaux, dans le secteur public, s’inscrit dans cette logique d’ensemble.

Retrouver notre pouvoir d’achat!

L’évolution dans les mois à venir ne s’annonce guère meilleure. «Les locataires doivent s'attendre à une flambée des loyers» (Neue Zürcher Zeitung, 11 août 2023), à la suite de l’augmentation du taux d’intérêt hypothécaire de référence. De plus, les assureurs maladies prévoient de nouvelles hausses des primes (pour rappel, cette année, elles ont été, en moyenne, de 6,6%). Enfin, la TVA sera relevée, au 1er janvier 2024, de 0,4 point de pourcentage. Bref, tout continue d’augmenter…

Le mouvement syndical revendique ainsi une hausse des salaires nominaux de 5% au 1er janvier prochain. Il s’agit d’une mesure de justice sociale élémentaire, ne serait-ce que pour compenser la baisse de nos salaires réels, pour retrouver notre pouvoir d’achat.

Cette revendication est tout sauf excessive: les sommes en jeu n’ont rien à voir avec la progression du patrimoine accumulé par les possédant·e·s, qui ont bénéficié, ces dernières années, d’un cadeau fiscal après l’autre (défiscalisation des dividendes, réduction de l’impôt sur les bénéfices, etc.). Il suffit de rappeler que, d’après Bilan, les 300 plus riches de Suisse ont vu leur fortune progresser, en 2021, de 16,3%, pour atteindre un record absolu: 821,8 milliards de francs!

Une mesure largement finançable

Une hausse des salaires de 5% est largement finançable. En 2021, les cantons ont en effet réalisé un excédent cumulé de 2,7 milliards de francs. En 2022, c’était encore davantage: plus de 3,5 milliards (543 millions dans le canton de Zurich, 727 millions à Genève, etc.). Et cela sans prendre en compte les artifices comptables visant à relativiser l’ampleur des excédents, à l’image de la dotation de 192 millions aux «fonds et provisions» effectuée par le canton de Fribourg.

Bref, il est vraiment temps de revaloriser le salaire des infirmières, des assistant·e·s sociaux·ales, des éducatrices de la petite enfance, des enseignant·e·s, de toutes celles et tous ceux qui font vivre le service public!

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