Tour d’horizon des situations régionales

photo Eric Roset

En Suisse romande, plusieurs régions du SSP se sont mobilisées durant l'automne 2022 et début 2023 pour la hausse des salaires.

Les hausses salariales octroyées par les exécutifs romands se situent toutes en-dessous de l’inflation. Une pingrerie qui contraste avec la situation financière favorable de ces cantons.

À Fribourg, le SSP a récolté plus de 4000 signatures avec sa pétition demandant au Conseil d’Etat, au Conseil communal de la Ville de Fribourg et aux autorités compétentes d’augmenter les salaires et les rentes de +4% au 1er janvier 2023. En définitive, le Canton de Fribourg et la Ville de Fribourg indexeront les salaires à hauteur de 2.74%. Une décision insuffisante pour combler le renchérissement, mais qui constitue néanmoins une victoire d'étape: ce taux a été obtenu grâce à la mobilisation du personnel, qui compte bien poursuivre sa lutte l'an prochain pour la revalorisation des salaires.
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Dans le canton de Vaud, malgré une fortune de 5,3 milliards, l'Etat de Vaud est l'un des plus mauvais élèves de Suisse : il ne prévoyait initialement d'indexer qu'à hauteur de 1.4% les salaires de son personnel et de n’octroyer que partiellement une prime unique. Les personnels des services publics et parapublics vaudois ont donc multiplié durant 5 mois les rassemblements, les manifestations et les grèves pour l'indexation totale de leur salaire et des indemnités. Au final, le Conseil d'Etat a accepté de débloquer 15 millions de francs pour augmenter les grilles salariales de 0,2 % et ce, de manière pérène. Les personnels des services publics et parapublics comptent relancer leur mobilisation à l'automne 2023.
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À Genève, suite aux mobilisations d'octobre et de novembre, les négociations ont abouti à une indexation des salaires de 2,44% au lieu de 1,35% telle que prévue par le Conseil d'Etat. L'annuité (augmentation annuelle) a été finalement accordée par la Commission des finances et l'ensemble de ces mesures ont été validées par le Grand Conseil. La lutte paie!
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À Neuchâtel, plusieurs mobilisations ont eu lieu entre la fin novembre et la mi-décembre:

  • Le personnel du social s'est rassemblé en nombre dans la cour du Château de Neuchâtel pour demander davantage de moyens à l'Etat et remettre sa pétition, largement soutenue par les salarié·e·s soumis·e·s à la CCT-ES. Plus d'infos
  • Le personnel de la santé et du social ont conjointement occupé la cour du Château de Neuchâtel le 6 décembre car le Canton ne prévoyait aucun financement supplémentaire pour l'indexation des salaires des personnels des secteurs parapublics. Grâce à la forte mobilisation des travailleuses et des travailleurs, 3 millions ont finalement été ajoutés au budget de l'Etat. Leur répartition doit encore être déterminée. Cette enveloppe budgétaire suppémentaire est une victoire d'étape : il aurait fallu près de 9 millions pour une indexation similaire à celle du personnel de l'Etat, soit 1.8%.Plus d'infos
  • Grâce à sa mobilisation, le personnel de la commune de Neuchâtel a sauvé son échelon salarial, mais n'a obtenu qu'une indexation de 1.6%. La lutte continue en 2023 pour la hausse des salaires! Plus d'infos
  • En février 2023, le secteur santé a lancé une pétition pour une indexation des salaires de 2%. Plus d'infos

Dans le canton du Jura, les discussions sur la question de l'indexation se sont déroulées dans un contexte difficile, marqué par les mesures d’économies. À la Ville de Delémont, une hausse de 3% a été obtenue.

Contrats FNS
Suite au courrier que le SSP lui a envoyé le 22 novembre dernier, le Fonds national suisse (FNS) a décidé que les salaires des chercheuses et chercheurs seront adaptés au renchérissement. Une décision importante et nécessaire ! Néanmoins, le SSP regrette que ces adaptations n'interviennent qu'à partir du mois de mars 2023.

De plus, le FNS appliquera ces hausses en s'alignant sur les taux prévus par chaque haute école. Si cette logique permet en effet de garantir une égalité de traitement au sein des établissements, elle porte préjudice aux chercheuses·eurs des institutions accordant des adaptations insuffisantes, à l'instar du canton de Vaud, où l'indexation n'est que de 1,4%.

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Secteur de l'énergie

  • Chez Viteos, principale entreprise neuchâteloise de distribution d’énergie, les négociations salariales menées par les syndicats SSP et Unia ont porté leurs fruits. Grâce au fort engagement des membres, qui ont mis des conditions strictes sur le fait d’obtenir à minima la compensation d’un renchérissement à 3,5%, les négociations ont permis d’obtenir une augmentation de la masse salariale de 4% pour 2023.
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  • En Valais, une pétition a été lancée pour l'augmentation des salaires de 3% pour le personnel soumis à la CCT HYDRO.

Section étudiante
Dans ce contexte de renchérissement et de crise climatique, le SSP-étudiant·e·s, ainsi que d'autres associations et syndicats étudiants, se mobilisent autour de la question de la restauration à l'Université de Lausanne: prix, accessibilité, conditions de travail, pause de midi, qualité et durabilité des denrées sont au coeur de la campagne "On a les crocs".
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