Rentes à la baisse
Au cœur de LPP 21, on trouve la baisse du taux de conversion. Ce taux est appliqué au capital de retraite épargné dans une caisse de pension. Il permet de calculer le montant de la rente LPP versée à la retraite. Le parlement a décidé de faire passer ce taux de conversion de 6,8% à 6%. Conséquence: « Le capital constitué par un rentier durant son activité professionnelle aboutira à une rente plus petite »[1]. Selon les calculs de l’Union syndicale suisse (USS), la baisse pourra atteindre 3240 francs par an. Un montant auquel s’ajouteront les pertes de pouvoir d’achat dues à la hausse constante des primes d’assurance maladie et à l’absence de compensation du renchérissement dans le 2e pilier, ajoute la faîtière syndicale. Cette attaque contre le pouvoir d’achat des salarié·e·s et retraité·e·s est d’autant plus inacceptable que l’argument principal brandi par ses partisans de droite vient de tomber à l’eau. « Pendant longtemps, la réduction a surtout été justifiée par le fait qu'il y avait trop peu de possibilités de placement sûres et rentables pour garantir des rentes aussi élevées. Avec le retournement des taux d'intérêt, cet argument a perdu de son urgence »[2].
Compensations à la baisse…
Au Parlement, les discussions ont beaucoup porté sur les compensations nécessaires pour faire accepter la baisse du taux de conversion. Suivant un projet concocté par l’USS et l’Union patronale suisse, le Conseil fédéral avait proposé de compenser ces baisses pour l’ensemble des assuré-e·s et sans limitation dans le temps, via une cotisation de solidarité de 0,5% touchant aussi les très hauts salaires. Les élues et élus fédéraux ont fortement revu le mécanisme à la baisse. Finalement, seule la moitié de la « génération transitoire », soit les quinze premières années qui suivront l’entrée en vigueur de la réforme, touchera une compensation. Celle-ci se montera à 200 francs au maximum (pour les personnes ayant accumulé un capital inférieur ou égal à 215 000 francs; au-dessus, le montant sera plus bas) et sera dégressive. Au-delà de la période transitoire, il n’y aura plus aucune compensation.